L'Exil à Paris, 2015 - 2020 | Expérience migratoire, action publique et engagement citoyen sous la direction de Camille Gardesse, Stefan Le Courant, Evangeline Masson Diez Postface de Michel Agier
À l’automne 2014, entre les stations du métro aérien Barbès et La Chapelle, des hommes et quelques femmes dressent des tentes et posent des matelas par terre. Premier signe à Paris de ce qui n’est pas encore nommé « la crise des migrants ». La préfecture et la Ville se renvoient la responsabilité de la prise en charge de ces installations. Le 2 juin 2015, le campement est démantelé par les forces de l’ordre, première opération du genre qui inaugure une longue série. Peu de temps après, la mairie de Paris revendique le statut de “Ville Refuge” et inaugure un centre de premier accueil censé offrir une protection aux exilé.e.s récemment arrivé.e.s. Pourtant, la multiplication des campements de rue au cours des cinq années qui suivent et leurs évacuations policières violentes suscitent des vagues d’indignation contre les actions publiques de la municipalité et de l’État. Elles ont aussi engendré une forte mobilisation de Parisiennes et Parisiens. Confronté.e.s à des politiques publiques inhospitalières, ces citadin·e·s, souvent voisin·e·s des campements, devenu·e·s « des soutiens », sont désormais, à côté des associations, des acteurs et actrices incontournables de l’accueil des exilé·e·s à Paris.
Cet ouvrage, issu d’enquêtes en sciences humaines et sociales menées entre 2015 et 2020, interroge les expériences de migration, les limites de l’action publique et les ressorts de l’engagement citoyen, afin d’explorer la singularité de l’exil à Paris.
Avec les contributions de Annaelle Piva, Pablo Runet, Emma Peltier, Laura Bonn, Zelda Guelbaud, Melora Koepke, Léo Manac'h, Carolina Sanchez Boe, Henry Mainsah, Anaik Pian, Andrea Tortelli, Florent Chossière, Eleonore Bully, Lola Courcoux, Alex Mahoudeau, Marjorie Gerbier, Chloé Ollitrault, ClémentLuccioni, Christine Lelevrier