Aller au contenu principal

Article | "La dispersion de personnes exilées", de Camille Gardesse

Sociologue, urbaniste et maîtresse de conférences à l'EUP, Camille Gardesse publie "La dispersion de personnes exilées : ce que la spatialisation des CAO révèle des politiques migratoires et urbaines", dans la Revue européenne des migrations internationales (vol. 36, nos 2 & 3).

2 février 2021

Maîtresse de conférences à l'École d'Urbanisme de Paris, Camille Gardesse est aussi sociologue, urbaniste et chercheure au Lab'Urba (laboratoire d'action urbaine collective). Attachée à la sociologie urbaine et aux dynamiques démographiques, ses travaux incluent notamment les phénomènes de migrations, les minorités en ville, la pauvreté, les mécanismes de discriminations et les inégalités. Dans le volume 36 | nos 2 et 3 de la Revue européenne des migrations internationales, consacré à "L'Accueil hors des grandes villes" et mis en ligne début janvier 2021, Camille Gardesse signe l'article "La dispersion de personnes exilées : ce que la spatialisation des CAO révèle des politiques migratoires et urbaines".

L'article se consacre à l’étude de la répartition spatiale des personnes exilées, via l'ouverture de centres d’accueil et d’orientation (CAO) dans des villes de tailles petite à moyenne. Et ce, dans des moments où ces villes sont elles-mêmes potentiellement renvoyées à leur image de moindre attractivité, via un fort taux de vacance résidentielle. Impulsion répartitive allant dans le sens État → municipalités, pour autant les choses évoluent au contact des réactions et initiatives des acteurs locaux.

"Cet article aborde les logiques de dispersion de personnes exilées au travers de l’ouverture de CAO (centres d’accueil et d’orientation) dans deux villes petite et moyenne rencontrant de fortes problématiques de vacance résidentielle. L’étude de la spatialisation de ces dispositifs, à l’échelle nationale mais aussi à l’intérieur de ces villes, permet de mettre au jour des dimensions structurelles des politiques publiques, urbaines et migratoires. Dans un contexte de politique migratoire centralisée donnant lieu à une répartition spatialisée et quantitativiste des personnes exilées, l’article montre que les collectivités et les interactions locales jouent tout de même un rôle important dans la possibilité de leur implantation. Si les acteurs institutionnels locaux développent des discours sur l’opportunité que peut représenter l’arrivée d’exilés pour leurs territoires, celle-ci doit néanmoins selon eux rester discrète, voire invisible dans l’espace urbain. L’article met au jour le caractère classiquement descendant de l’action publique pour ces dispositifs pourtant inédits : leurs localisations sont décidées à l’aune de catégories habituelles des politiques urbaines, autour de l’injonction à la « mixité » et de représentations ethnicisantes."

L’article de Camille Gardesse, "La dispersion de personnes exilées : ce que la spatialisation des CAO révèle des politiques migratoires et urbaines", est à retrouver dans la Revue européenne des migrations internationales (REMI), éditée par l’Université de Poitiers avec le concours de l’INSHS - l'Institut des sciences humaines et sociales du CNRS.

→ Lire l'article : https://journals.openedition.org/remi/15602#text